La crise sanitaire mondiale a eu des conséquences sur beaucoup de secteurs d’activité. L’énergie en fait partie ! Un risque de black out électrique est-il à prévoir ?

Quelles sont les premières conséquences de la crise ?

La crise sanitaire va avoir des effets sur la sécurité d’approvisionnement électrique pendant l’hiver 2020-2021 et va nécessiter une grande vigilance. Pour cause, la crise sanitaire a eu pour effet le décalage du planning de maintenance des réacteurs nucléaires, principale source de production d’électricité en France. En effet, habituellement les périodes printanières et estivales sont utilisées pour réaliser ces maintenances. Il y aura donc cet hiver moins de centrales pleinement opérationnelles que prévues. L’hiver 2020-2021 présentera donc une situation dégradée avec 6 GW de capacités nucléaires et pour le mois de février 3 GW en moins du planning initialement prévu.

Avec cette crise sanitaire, recharger le combustible d’une centrale nucléaire prend 2 mois de plus et une visite décennale sera allongée de 3 mois.

En rééchelonnant le calendrier de maintenance, il pourra être possible d’améliorer la disponibilité du parc pour cet hiver.

Néanmoins, si la température venait à être inférieure aux moyennes de saison, plusieurs leviers seront activés pour faire baisser la consommation électrique dans les moments de pointes. Les mécanismes d’effacement électrique pourront donc être plus fortement sollicités que les hivers passés. Pour ce faire et pour développer la filière, le ministère a pris la décision d’augmenter la rémunération plafond du mécanisme de l’appel d’offres effacement de 30k€/MW à 60k€/MW pour l’année 2021 pour permettre jusqu’à 500 MW d’offres supplémentaires en période de pointe. Attention, ce prix plafond ne garantit en aucun cas le montant de la rémunération finale. La situation de black-out n’est donc pas à prévoir.

Le mix électrique français :

En effet, le mix électrique français se compose principalement d’énergie nucléaire, à 71% et à plus faible part d’énergies renouvelables puis d’énergies thermiques. Le nucléaire est donc prédominant dans le mix électrique et l’arrêt de plusieurs centrales peut avoir une incidence sur l’approvisionnement et la sécurité du réseau électrique.

Comment compenser cette baisse de production nucléaire ?

Par les énergies renouvelables, par les imports via les interconnexions européennes, par la maîtrise de la demande en électricité, et par des réductions ponctuelles de la consommation électrique : effacement électrique

Et en cas de vague de froid ?

Les changements de températures, en été comme en hiver, ont une incidence sur les prévisions initiales de consommation d’électricité. Cet hiver, la consommation électrique va augmenter et cela peut générer un déséquilibre sur le réseau électrique. L’effacement électrique pourra donc être activé dans ce cas là. Les appels aux gestes citoyens pourront également être sollicités, et l’activation du mécanisme d’interruptibilité.

Pour conclure, avec la baisse de la production des centrales nucléaires, le réseau électrique peut se retrouver en plus grande difficulté pour assurer l’approvisionnement en électricité. Néanmoins, avec les dispositifs existants en cas de déséquilibre sur le réseau électrique, le black out n’est pas à prévoir sur le réseau.

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